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mardi, mai 29, 2018

Et si vous placiez votre argent dans les montres

Quand placement rime avec passion, le coup de cœur peut s'avérer rentable. Une poignée de marques offre des plus-values presque systématiques.

Time is money ? Le temps, c'est de l'argent, dit-on. Et c'est parfois vrai. Aux antipodes des rendements de la Bourse et de l'assurance-vie, investir dans les montres est en effet tout sauf une lubie d'incorrigible collectionneur. «  C'est clairement un bon investissement, bien plus intéressant que n'importe quelle valeur du CAC 40 ou du SBF 120  », confirme Loïc Bocher, directeur général et cofondateur de Collector Square, le pure player du luxe de seconde main. Il y a deux raisons à cela. La hausse des prix du neuf, tout d'abord, a tiré vers le haut celui de l'ancien. Ensuite vient la rançon de la rareté. Sur des modèles signés Patek Philippe ou Rolex, le prix d'une pièce en revente peut être bien plus cher que celui du neuf. «  En termes de rentabilité, ce n'est pas une bulle, confirme Romain Réa, expert horloger réputé. La hausse est importante, mais pas non plus exponentielle ni irrationnelle. Nous sommes sur une courbe cohérente.  »

Posséder une montre plusieurs années et la revendre avec un bénéfice est donc tout sauf une illusion. À condition de choisir la bonne  ! «   Quelle que soit la marque, sur toutes les pièces que l'on a vendues, je suis sûre qu'aucune ne serait vendue moins cher aujourd'hui, et bon nombre seraient même plus chères, estime Clotilde Rafine-Ricard, spécialiste du département montres de Collector Square. Ainsi, les modèles vintage de la Rolex Air King, rééditée en 2016, ont vu leur cote croître de 20 % en deux ans.  »

Collection ou occasion  ? Mais qu'est-ce qu'une montre de collection  ? Pour Romain Réa, «  la barre des 20 ans reste un bon marqueur pour distinguer collection et occasion, avec une exception pour les séries limitées. Dans les années 2000, les montres datant d'avant 1980 étaient considérées comme des montres de collection, et celles des années 1980-1990 comme des montres d'occasion. Depuis, ce décalage de vingt ans a glissé dans le temps.  »

«  Il faut faire un bon achat avant de vouloir faire un bon investissement  », estime Romain Réa. Lorsque vous aimez l'objet que vous avez acheté, chaque fois, ça marche.  » «  L'état compte également beaucoup, insiste Pauline Lassaussois, à la tête de la boutique Les Montres collector, à Paris. Il faut qu'elle soit d'origine, sans modification du mouvement, avec ses papiers et sa boîte, et moins elle aura été repolie, mieux ce sera. Ce sont tous ces détails qui font la valeur d'une montre vintage.  » La provenance joue également, l'idéal étant d'acheter une montre vintage à son premier propriétaire, ou au second. Dernier atout : qu'elle ait appartenu à quelqu'un de connu. «   Un champion, un alpiniste. Dès qu'il y a une histoire à raconter avec l'objet, cela fait le bon investissement  », confirme Romain Réa, qui propose ainsi dans sa nouvelle boutique de la rue Marbeuf, à Paris, une Yema offerte au vainqueur d'une compétition de voile. Autres facteurs à ne pas négliger : le cadran qui a pris de la patine, des changements de couleur – un marquage militaire ou professionnel. «  Par exemple, une Tudor de la marine nationale constitue un excellent – investissement.  »

Les valeurs sûres. «  Quand nous consultons le Luce Price Index, notre cote du marché des montres de luxe, nous constatons que les valeurs refuges restent relativement concentrées, constate Loïc Bocher. Derrière Rolex et Patek Philippe, on retrouve un îlot de marques : Omega, Jaeger-LeCoultre, Audemars Piguet.  » «  Une Royal Oak ou une Nautilus, à peine produites, ce sont déjà des pièces de collection ; c'est fou  !  » constate Romain Réa. Sans oublier le mythique chronographe Daytona de Rolex : dans les années 1980, il valait environ 10 000 francs. Aujourd'hui, cette montre culte peut se revendre aux alentours de 150 000 euros  !

L'effet réédition ou anniversaire pousse aussi les prix du vintage à la hausse. «  Une Aquanaut, dont on fête les 20 ans cette année, s'est vendue en deux jours, explique Clotilde Rafine-Ricard. Il en est de même avec des pièces comme la Cape Cod signée Hermès, les Rolex Milgauss, ou la Panthère de Cartier, proposée à 4 900 euros d'occasion aujourd'hui. Quant à la Tank, qui fête son centenaire, « ceux qui en ont acheté une il y a deux ans ont, pour certains, pu doubler leur mise ».

« Les chronographes et les montres de plongée restent aussi parmi les modèles les plus recherchés en termes d'investissement, précise Romain Réa. Avec une Breguet Type XX ou une Blancpain Fifty Fathoms, impossible de se tromper. La preuve : une Tudor Submariner des années 1970 (réf. 94010) qui valait 1 500 euros il y a quelques années se revend aujourd'hui entre 6 000 et 8 000 euros.

Arpentez les enchères. Aiguilles, cadran, lunette, couronne... Sur une montre de collection, la conformité de chaque détail influe sur la valeur d'achat, et donc de revente : mieux vaut donc que tout soit confirmé par des experts, des professionnels. D'où l'importance de s'adresser à des boutiques spécialisées ou aux départements horlogerie des grandes maisons de vente, telles que Christie's. Vous saurez alors tout du pedigree de votre nouveau garde-temps et serez protégé des éventuelles mauvaises surprises du gré à gré ou des fausses bonnes affaires du Web. Vous saurez aussi si votre nouveau placement horloger a été ou non révisé récemment.

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Posted by Hugo Boss Montre at 5:34 PM
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